Quels indicateurs en santé au travail ?


Le Comité Multidisciplinaire de Coordination de PARSAT a organisé le 19 mars 2015 au château de Montchat à Lyon une conférence à destination des acteurs des Services de Santé au Travail intitulée : quels indicateurs en santé au travail?


Avec la mise en œuvre des Projets de Services et l'arrivée des Contrats Pluriannuels d'Objectifs et de Moyens (CPOM), la question des indicateurs de suivi se pose de manière récurrente dans les Services de santé au travail : indicateurs d’activités des équipes santé travail, indicateurs de veille sanitaire et traçabilité des expositions aux risques professionnels.
 

Durant la matinée, les intervenants de la conférence ont apporté des éléments de réflexion sur ce sujet d’actualité à la cinquantaine de participants venus des 4 coins de la région…


Serge Lesimple, Président du CISME et Président d'AST 74 a inauguré la conférence avant de laisser la parole à Nadine Vial, médecin du travail à STLN Roanne, Claude Buisset et Brigitte Sellier, médecins du travail à l’Agemétra qui ont introduit la matinée en présentant des exemples concrets de mise en œuvre collaborative autour de l’Observatoire EVREST en Service de santé au travail.
Elles ont d’abord rappelé les missions de veille sanitaire qui incombent aux SSTI puis expliqué le principe même d’EVREST et son intérêt pour les équipes santé travail. Un retour d’expérience sur une comparaison de 3 drives a été présenté suivi d’un autre exemple dans le cadre d’une action de branche sur le secteur de la coiffure. Dans ces exemples, EVREST apparait comme un outil modulable à différentes échelles (unité de travail, entreprise, branche, région, …) et un outil pour ouvrir le dialogue avec les différents acteurs de l’entreprise leur donnant ainsi un autre regard sur la santé au travail. L’utilisation d’EVREST est intéressante par son apport d’éléments objectifs. Mais au-delà de la quantification de données, il est important de les illustrer avec des éléments qualitatifs pour illustrer les données à l’ensemble des acteurs de l’entreprise.

Marion Gilles, sociologue et chargée de mission à l’ANACT, a ensuite présenté le retour d’une enquête de terrain en observant la mise en place du dispositif EVREST au sein de 2 entreprises ; un groupe aéronautique et un équipementier automobile. De son point de vue, EVREST permet d’objectiver et légitimer des constats, de mettre en lumière des tendances dans l’entreprise. L’outil donne des ressources argumentatives qui permettent de faire le lien entre santé et travail et ouvrir le débat social avec les instances de l’entreprise. L’utilisation d’EVREST permet une visibilité du médecin du travail dans l’entreprise dont le rôle consiste aussi à expliquer l’outil pour éviter toute utilisation « normative » des données par l’entreprise.

Mireille DEREURE, coordinatrice régionale à l’AGEFIPH Rhône-Alpes et Jean-Philippe MARTIN, chargé d’étude et de développement ont poursuivi le débat sur les indicateurs de la désinsertion professionnelle. Après une présentation de l’AGEFIPH, ils ont présenté les indicateurs du maintien en emploi en Rhône-Alpes. Les agences AGEFIPH utilisent le même outil de recueil de données permettant d’avoir des statistiques sur l’ensemble du territoire permettant un ajustement de leurs actions au niveau local. 37% des signalements transmis à l’AGEFIPH sont le fait des médecins du travail. Les intervenants ont souligné l’importance d’une communication rapide des informations du salarié par le médecin afin d’assurer l’action la plus efficace possible pour son maintien en emploi.
La conférence s'est terminée par une synthèse des interventions par Benoît Dekerle, directeur d'AST74, suivie d'un échange avec la salle.

Date de modification : 10 février 2016

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